05 décembre 2005

Critique de la théorie biotique : le recouvrement des forêts par les sédiments

Selon la théorie biotique du charbon, celui-ci s'est formé à partir de forêts de pins et de fougères du carbonifères qui auraient été régulièrement recouvertes par des sédiments. Des sédiments auraient recouvert une première fois la zone, puis une deuxième fois, etc... aboutissant ainsi à des couches de charbons différentes.

Seulement, cette théorie de la formation du charbon ne tient pas.

Elle ne tient pas parce que un tel système de recouvrement ne peut pas avoir existé. A piori, tout cela a du se passer en plaine. Les sédiments ne peuvent être amenés là que par l'eau. Le problème c'est que s'il s'agit de forêts, jusqu'à nouvel ordre, ça ne pousse pas les pieds dans l'eau, mais sur la terre ferme (à part le cas particulier des mangroves, mais il ne s'agit pas de forêts de conifères). Les cours d'eau ne représentent pas grand chose de la surface d'une forêt. Donc, à aucun moment, les forêts en question n'auraient pus être recouvertes de sédiments. Supposons que les zones aient été marécageuses, ben, le problème, c'est qu'il s'agit d'eau quasiment stagnantes. Il ne peut pas y avoir recouvrement brusque par des sédiments. Donc, les plantes auraient eu le temps de s'adapter à un lent afflux de sédiments. Or, pour qu'il y ait recouvrement, il faut qu'il soit très brusque. Et donc, là non plus, il n'y aurait pas pu y avoir recouvrement.

De toute façon, seul les fleuves peuvent amener des sédiments. Or, ils n'en amènent pas des quantités extraordinaires (sinon, ils se boucheraient). Et même avec des innondations, il y aurait trop peu de sédiments pour ensevelir toute une région.

Par ailleurs, en pleine terre, l'eau n'est pas tellement apportée par de gros fleuves, dans les régions marécageuses, mais par de petits cours d'eau à faible débit et les précipitations. L'eau stagne. Donc, elle ne transporte pas de sédiments puisque, tout simplement, elle ne voyage pas ou peu.

Et puis, même si sédiments il devait y avoir, ils ne pourraient se déverser que dans un terrain en creux. Et une fois ce terrain en creux bouché, les cours d'eau ne pourraient plus y accéder puisqu'il n'y aurait plus de creux et plus non plus de différence de hauteur permettant à l'eau de sécouler. Donc, il ne pourrait pas y avoir répétition du phénomène. Or, la théorie officielle suppose sa répétition pour qu'il y ait plusieurs couches de charbon.

On peut bien sûr supposer que ça se soit passé à l'embouchure d'un fleuve du genre large estuaire. Le problème c'est que, que la taille du fleuve qui alimente l'estuaire est bien moins large que l'estuaire lui-même et son flux pas assez important. Donc, l'afflux de sédiment ne peut pas s'être fait rapidement. Même en cas d'augmentation soudaine de flux avec beaucoup de sédiments ça ne suffirait pas. En plus, dans ce cas, le flux plus rapide du fleuve aurait tendance à se concentrer dans le lit du fleuve et à se déverser directement dans la mer plutot que sur les cotés. Bref, au niveau d'un estuaire, tout se fait de façon extrêmement lente. Impossible de recouvrir une forêt rapidement.

Par ailleurs, même problème que pour les plaines, si la zone se fait recouvrir de sédiments, elle va se retrouver au dessus du lit du fleuve, qui devra alors trouver un autre chemin pour se déverser dans la mer. Et le phénomène ne pourra pas se reproduire.

En plus, ça limite fortement la taille de la zone concernée. Des fleuves gigantesques avec des estuaires très larges, il n'y en a pas beaucoup. En plus, en général, on n'y voit pas de forêt. Pour la bonne raison que c'est partiellement inondé. Et puis ça limite la chose aux cotes (et à un tout petit bout de cote puisque ça ne se trouve qu'à l'embouchure d'un fleuve). Donc, d'où vient le charbon se trouvant plus dans les terres ? Problème qui va revenir sur le point suivant.

Une autre théorie est celle de l'affaissement de terrains près de la mer. Le terrain s'affaisserait, entrainant ainsi un recouvrement de la zone par l'eau de mer. Puis, il y aurait recouvrement de la zone par des sédiments, remettant ainsi le terrain à flot. Puis, une nouvelle fois, le terrain s'affaisserait , serait recouvert par la mer puis par les sédiments, etc...

Déjà, on ne sait pas d'où ça vient cette histoire d'affaissement de terrain sur une large zone et quels exemples il y aurait de ce genre de phénomène. Ca semble vraiment à une hypothèse trouvée pour l'occasion.

Mais, supposons que ça ait pu se passer.

Un premier problème, là encore, vient de la vitesse du phénomène. Si l'innondation est progressive, la végétation va mourir avant même d'être recouverte, puisqu'elle ne peut pas pousser dans de l'eau salée. Donc, lorsque la zone sera envahie, il n'y aura plus de foret à recouvrir depuis longtemps.

Ensuite, en supposant que l'affaissement de terrain ait été brutal, il y aurait toujours le même problème de la vitesse du recouvrement par les sédiments. Si les sédiments recouvrent la zone lentement, la végétation aura disparu. Et on ne voit pas pourquoi ça se ferait rapidement.

Et pour qu'il y ait recouvrement par des sédiments, il aurait fallu un cours d'eau déversant des sédiments juste à cet endroit. Donc, dans le mesure où il s'agit de vastes zones, on ne voit pas comment il y aurait pu y avoir des fleuves un peu partout. Et comme dit plus tot, si ça se situe dans le delta de l'embouchure d'un fleuve, normalement, il n'y a pas de forêt. Ou alors, assez loin, et donc loin des sédiments.

Et puis, il faudrait qu'il y ait à chaque fois juste le bon taux de recouvrement et le bon taux d'affaissement pour que le niveau des sédiments ne soit pas trop au dessus de la mer pour se faire recouvrir par l'eau lorsqu'il y aura le prochain affaissement (au lieu de rester au dessus de la mer) et que l'affaissement ne soit pas trop important pour que le prochain recouvrement par les sédiments puisse remonter le sol au dessus du niveau de la mer et qu'une foret puisse y pousser.

Et il faudrait là aussi que ça se soit produit régulièrement, non seulement au même endroit, mais aussi à plein d'endroits différents.

Enfin, si la mer est en bordure de la zone en question, elle recouvre d'autres zones et est éloignée d'autres. Donc, il y a un problème. Prenons l'Europe. Supposons que la mer soit allée jusqu'au coeur de l'allemagne. Ca aurait signifié que tout le bassin belge par exemple, se trouvait sous des centaines de mêtres d'eau. Donc, pas de forêts à cet endroit. De même, toutes les zones charboneuses en Allemagne se trouvant éloignées des cotes n'auraient pas pu connaitre ce phénomène d'affaissement et de recouvrement par l'eau de mer puis par des sédiments. Et si on suppose que tout ça s'est passé au carbonifère, on ne peut pas compter tellement sur les glaciations pour faire évoluer le recouvrement de ces différents endroits par la mer, puisque l'époque est supposée être une période chaude. De toute manière, quand bien même la mer se serait retirée et que le phénomène se serait passé dans les zones précédemment immergées, toutes les zones n'ayant jamais été à proximité de la mer n'aurait pas pu connaitre ce phénomène. Et pour les zones précédemment immergées, si la mer s'était retirée, le phénomène de recouvrement n'aurait pas pu se faire bien souvent, puisque la mer se retirait.

Tout ceci entraine que l'hypothèse de recouvrements réguliers de forets entières et ce, sur de très vastes zones, à plein d'endroits différents, n'est pas crédible.