Le problème, au départ, c'est que les débris de plantes sont sensés se déposer au fond des océans et qu'il n'y a aucun sédiment qui va se poser dessus. La couche de débris est donc au dessus de la roche du sol océanique. Et, normalement, le pétrole va se former dans cette couche de débris.
Il n'y a donc aucune raison que le pétrole se retrouve dans la roche, vu qu'il est formé dans une couche qui est au dessus de la roche. Donc, déjà, on voit mal comment il peut se retrouver dans celle-ci par la suite.
Et on ne parle même pas du fait qu'il se retrouve souvent à 4 ou 5 km sous la surface, alors qu'il est sensé se former à une profondeur située entre 2 et 3 km et qu'il est sensé ensuite remonter immédiatement.
Mais en plus, se pose le problème du blocage du pétrole lorsque celui-ci remonte, au niveau de la plaque maritime. Pour remonter, le pétrole doit traverser soit la couche de débris (hypothèse la plus logique), soit traverser la roche qui se trouve sous la couche de débris.
Considérons d'abord la traversée de la couche de débris. Si la couche de débris laisse passer le pétrole, alors ça veut dire qu'elle est perméable à celui-ci. Donc, on ne voit pas pourquoi, une fois remonté sous la mer, via la couche de débris, le pétrole resterait dans la couche de débris. Il devrait au contraire remonter dans la mer et être perdu.
Sur ce dessin, j'ai fortement épaissi la couche de débris pour ne pas trop avoir à zoomer. Bon, c'est sur que ce n'est pas un Rembrant, mais les éléments sont là. Comme on peut le voir, le pétrole passe à travers la couche de débris et ressort dans la mer.
Ce problème reste identique si on considère la roche. Si le pétrole peut remonter dans la roche de la plaque maritime, alors, ça veut dire qu'elle est perméable au pétrole. Donc, celui-ci devrait finir par se perdre dans la mer.
Le pétrole passe dans la couche rocheuse. Mais comme il n'y a pas de zone imperméable, il ressort dans la mer.
Et a priori, il est difficile de dire que la couche supérieure de la roche maritime serait imperméable au pétrole. Déjà parce qu'on peut penser que la constitution de la roche est identique sur plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, vu que c'est une roche formée par le magma d'une dorsale maritime. Donc, il n'y a pas de raison que le dessus de la plaque soit plus imperméable que les couches un peu plus profondes. Mais surtout, parce que vu que les débris étaient au dessus de la roche, le pétrole a du traverser celle-ci avant de remonter vers la surface. Donc, si elle a traversé la couche supérieure de la roche, ça veut dire que celle-ci est perméable au pétrole. Surtout que comme tout ça est sensé se passer sur une zone de quelques kilomètres de large, on ne voit pas trop pourquoi la composition de la roche maritime changerait fondamentalement en quelques kilomètres.
Et même en supposant qu'il y ait une ou deux couches imperméables dans la roche, vu que le pétrole est sensé remonter en permanence le long de la plaque maritime, pour éviter de se retrouver refoulé à terme dans le manteau, ça veut dire qu'à un moment ou à un autre, il se retrouverait face à une roche perméable. Et donc, il pourrait passer à travers cette roche et se perdre dans la mer.
Ou alors, si le pétrole se retrouvait bloqué dans un creux imperméable, il ne pourrait plus en bouger, et serait alors soumis au mouvement de la plaque maritime. Et il reviendrait lentement vers la zone de subduction. Et là, il y aurait deux possibilités. Soit, avec le basculement de la plaque à 45°, il ne serait plus retenu dans le creux. Il entamerait alors à nouveau une remontée. Et s'il rencontre à nouveau un creux imperméable, la même opération va se renouveler. Sinon, il sera perdu dans la mer. Et à terme, il finira forcément par être dans un cycle où il ne rencontrera pas de creux imperméable. Donc, il finira forcément par être perdu. Soit il reste retenu dans la roche, et finit par être entrainé dans le manteau avec lui.
Eh oui, mais le creux se déplace avec la plaque. Et donc, rapidement, au bout de quelques dizaines de milliers d'années, le creux n'est plus dans le bon sens et laisse passer le pétrole qui se perd à nouveau dans la mer. Et même si ça n'était pas le cas, le pétrole serait alors entrainé dans les profondeurs avec le creux.
On pourrait penser aussi à la possibilité que le pétrole remontrait dans la roche et que la couche de débris végétaux serait imperméable au pétrole. Mais dans ce cas, on ne trouverait pas du pétrole à 3 ou 5 km sous le sol océanique, mais à seulement quelques dizaines de mètres (et maximum une centaine de mètres).
Et en plus, a priori, je ne crois pas qu'on dise qu'il y a encore une couche de débris au fond des océans. On doit penser qu'il n'y a plus assez de plantes pour le faire et que c'était un phénomène propre à l'époque des dinosaures. Donc, on doit penser que le dernier bout de couche de débris s'est transformé en pétrole il y a longtemps. Donc, vu qu'il n'y aurait alors plus de couche de débris, on ne pourrait pas défendre l'idée que le pétrole serait éventuellement bloqué par celle-ci.
Au passage, ça veut dire que l'idée d'infiltration horizontale du pétrole dont j'ai parlé dans l'article précédent serait annulée par ce problème. Cette idée pouvait justifier une présence de pétrole loin dans la plaque maritime. Mais si le pétrole se perd dans la mer parce que justement, il peut s'infiltrer dans la roche pour finir par la traverser, il n' y a plus de possibilité d'avoir du pétrole du coté de la plaque maritime. Et donc, on se retrouve avec le problème soit de l'absence totale de pétrole (parce qu'entièrement perdu), soit d'un champ sous forme d'une très fine bande.
On pourrait penser que le pétrole pourrait être bloqué sous la plaque terrestre. Mais, déjà, il faut voir que la plaque tectonique maritime s'enfonce très rapidement sous la plaque terrestre, à au moins 45°. Le pétrole n'est formé qu'à 2 km maximum (en profondeur et en longueur) du début de l'enfoncement de la plaque maritime. Et la zone de formation du pétrole pétrole elle-même ne s'étant que sur 1 km de large. En supposant que le pétrole se répande sur une largeur plus importante en remontant, ça ne laisserait environ que 2 km de large maximum pour retenir le pétrole. Donc, de toute manière, le champ serait très mince, comme déjà souligné précédemment.
Il y a deux possibilités concernant la retenue du pétrole par la roche terrestre. Soit la roche est immédiatement imperméable au pétrole (donc, juste au dessus de la couche de débris), soit elle l'est seulement après.
Si la roche terrestre est imperméable tout de suite au pétrole (c'est à dire que le pétrole ne s'enfonce pas dans la roche. Il est tout de suite bloqué par celle-ci), alors, vu que la plaque maritime fait un coude avec la plaque terrestre, on n'est pas dans une situation ou il y aurait un ou des creux. Donc, normalement, le pétrole devrait remonter le long du coude et ressortir dans la mer.
La roche terrestre est immédiatement imperméable au pétrole. Celui-ci remonte donc dans la couche de débris et est perdu dans la mer.
Parfois, sur certaines représentation de la zone de subduction, il y a un endroit du coude qui est à plat. Ce qui supposerait qu'éventuellement, le pétrole pourrait resté stocké dans cette zone si la roche terrestre était immédiatement imperméable. Mais alors, soit le pétrole reste dans le coin du coude, et dans ce cas, il y a toujours le problème de la largeur du champ de pétrole. Soit il s'étend vers la mer, et dans ce cas, il devrait atteindre la jonction de la plaque et ressortir.
Mais, en fait, il ne doit pas y avoir de zone horizontale. Sinon, ça voudrait dire que la plaque maritime est passée en dessous de la plaque terrestre. Et du coup, la plaque maritime n'aurait aucune raison de faire un coude après. Elle passerait sous la plaque terrestre. Donc, ce qui doit se passer, c'est que la plaque maritime est carrément arrêtée par la plaque terrestre et passe en dessous. Et ça ne fait logiquement pas un angle à 45°, mais à presque 90°. Donc, il n'y a pas de zone permettant le stockage du pétrole. Le pétrole remonte le long de la roche terrestre, mais il n'a aucun endroit où s'arrêter. Et pas question que ça biseaute la plaque terrestre. Parce qu'on retombe sur le fait que du coup, la plaque maritime ne s'enfoncerait pas à 90°, mais glisserait sous la plaque terrestre. Il faut vraiment un choc frontal avec la plaque terrestre pour qu'il y enfoncement de la plaque et pas glissement.
Deuxième possibilité, le pétrole remonte dans la roche terrestre (qui n'est donc pas imperméable au début).
Déjà, bien sur, il faut que le pétrole remonte dans un creux. Parce que sinon, avec une zone plate, le pétrole pourrait s'infiltrer sur les cotés de la zone est être perdu (dans la mer, dans l'air, ou dans le magma). Et avec des zones inclinées vers le haut, il remontrait, puis glisserait le long de la zone imperméable avant de ressortir vers la mer ou à l'air libre. Et il faut que le haut du creux soit bien au dessus de la zone de formation du pétrole. Sinon, du coté de la montagne, le pétrole risque de se retrouver dans le flux magmatique. Et bien sur, cette configuration très particulière de creux exactement au bon endroit risque d'être assez rare. Donc, il y aura plein d'endroits ou il ne pourra pas y avoir de pétrole dans la montagne (et donc pas de pétrole du tout, puisqu'on a vu qu'aux autres endroits, il ne peut pas y en avoir).
Seule solution viable. Le pétrole remonte dans la roche terrestre, qui est perméable au début, mais qui ne l'est plus après quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres. Le problème, c'est que la largeur du champ est alors de seulement 1 ou 2 kilomètres maximum.
On pourrait avoir une zone faisant partie d'un large creux sous la montagne. Et donc, le pétrole se retrouverait d'abord en périphérie du grand creux, puis remontrait vers le haut de la montagne au sommet du grand creux. Mais ça semble difficilement possible, parce que le sommet du creux aurait toutes les chances de se retrouver alors dans le flux de magma ; ce qui entrainerait la perte du pétrole.
En fait, en supposant que la montagne ait une pente de 45°, ça voudrait dire que chaque kilomètre fait en hauteur entrainerait un kilomètre fait en longueur. Donc, comme une montagne de hauteur moyenne fait seulement dans les 6 ou 7 kilomètres de haut, ça voudrait dire que la zone de stockage du pétrole n'aurait qu'une largeur maximum de 4 ou 5 kilomètres. En effet, on peut penser que dans la zone des 6 ou 7 km de profondeur, le magma est présent et donc, brulerait le pétrole. Donc, si grand creux il y avait, il ne ferait que 4 ou 5 km.
Donc, même si le pétrole avait l'opportunité de rester sous la plaque terrestre, le champ n'aurait qu'une largeur minuscule.
En plus, on peut se dire que si le pétrole peut passer, peut-être que le magma pourrait lui aussi passer. Donc, il y a quand même de fortes chances qu'il y ait une infiltration de magma dans le grand creux en question.
Bien sur, ce genre de chose ne pourrait pas se passer de l'autre coté, du coté mer ou air, puisqu'il n'y aurait pas assez de place pour le grand creux. Le sommet du grand creux devrait être à l'air libre. Et donc, en fait, on n'aurait qu'une pente remontante.
Si le creux était plus large de l'autre coté, évidemment, le sommet tomberait dans le vide. Donc, on n'aurait en fait qu'une pente ascendante. Et le pétrole ressortirait dans l'eau ou à l'air libre.
Et en plus, a priori, on n'a quasiment pas trouvé de pétrole en montagne. Donc, il ne semble pas qu'on défende ce genre de théorie.
Donc, la seule possibilité qu'il y ait du pétrole dans une zone de subdution, c'est que celui-ci remonte dans la roche de la plaque terrestre (donc, la roche est perméable au départ, mais ne l'est plus après), et qu'il y rencontre une petite ou une grande zone en creux. Grande zone en creux qui ne peut se retrouver que vers la terre. Et même si ces conditions sont présentes, le champs n'aurait qu'une largeur de 4 ou 5 km, maximum. Et il se trouverait dans la montagne.
Donc de toute manière, au mieux, on n'aurait qu'un champ extrêmement mince, et surtout de faible capacité. On n'aurait pas de champ géant. Mais la plupart du temps, il ne devrait rien y avoir du tout.